« La chose importante à garder en tête est qu’il ne faut jamais attendre une minute pour commencer à changer le monde » — Anne Frank
Nous vivons à une époque charnière : il est encore possible de limiter les réchauffements climatiques à 2 °C, et ainsi éviter des conséquences graves pour la planète. Le secteur des transports étant l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, il est urgent de s’y attarder.
Pour y arriver, il faut multiplier les initiatives. Mentionnons celle des municipalités de Saint-Hyacinthe et de Rivière-du-Loup qui valorisent leurs déchets organiques afin de fabriquer du biogaz pouvant alimenter leur flotte de véhicules municipaux.
Pour sa part, l’électrification des transports au Québec sera possible en augmentant l’autonomie des voitures électriques et en multipliant le nombre et l’accessibilité des bornes de recharge rapides. Par contre, la voiture électrique demeure énergivore en acier, lithium, caoutchouc et autres matériaux. Elle nécessite la construction de routes et de ponts et ne règle pas les problèmes de congestion routière.
Il est donc primordial de maintenir un équilibre entre la place que l’on fait aux transports collectifs et à l’automobile électrique. Cet équilibre demande de renverser la tendance actuelle qui privilégie la voiture solo, ajoutant chaque année plusieurs dizaines de milliers de voitures au parc de véhicules québécois.
Pour ce faire, il faut repenser l’urbanisme de nos villes afin qu’elles soient davantage à échelle humaine, sécuritaires en transport actif (vélo, patin, marche), puis agréables et rapides à parcourir en transport collectif. Pour faciliter la transition, il est possible de se tourner vers plus d’éducation, comme le fait la Société de transport de l’Outaouais, qui offre aux aînés un programme d’aide à l’apprentissage au transport en commun.
Quelques exemples de transport collectif pour renverser la tendance
Les tramways, les trains légers et les métros n’ont pas à se soucier de la congestion routière. Ils peuvent donc être rapides et efficaces en tout temps. Des alternatives peuvent aussi être développées en milieu rural et en banlieue, tels des minibus électriques ou au biogaz, des stationnements incitatifs de longue durée près des gares et des axes de covoiturage.
Développer des transports collectifs rapides, efficaces et à coût raisonnable est une priorité. À Montréal, une coalition de groupes revendique un transport public abordable pour tous. À quoi servirait de prendre notre voiture pour un trajet à coût élevé si nous pouvions faire ce même trajet en transport collectif à faible coût?
À plus grande échelle, des projets de transport collectif devront être envisagés. Certains revendiquent un train à grande vitesse (TGV) sur le corridor Québec-Windsor où habite 60 % de la population du Canada. D’autre part, l’ingénieur québécois Pierre Couture a développé un concept de monorail suspendu avec la technologie du moteur roue. Ce concept est sur papier beaucoup plus léger et trois fois moins coûteux que le TGV. Il pourrait donc être installé dans plusieurs axes entre des villes de taille moyenne.
Beaucoup reste à imaginer et à concrétiser en matière de transport au Québec pour se sortir des énergies fossiles. Toutefois, nous avons les moyens collectifs pour aller de l’avant et il y a urgence de repenser notre société sur de nouvelles bases. Chacun d’entre nous peut y mettre du sien.